Samedi je suis allée à Salon de Provence avec Romane, une de mes filles, et nous avons, entre autres, visité le mini-musée de la Savonnerie Marius Fabre. Il se trouve dans le bâtiment de la savonnerie, toujours en activité depuis sa création, en 1900. Elle est située en centre ville, dans une vieille bâtisse provençale, avec une grande cour, où est garée une ancienne camionnette de livraison. Nous ne l'avons pas fait, mais il y a des visites guidées...
Dans l'entrée, il y a un ancien lavoir modernisé par des robinets, où on est invité, si on le souhaite, à se laver les mains en testant le savon de Marseille liquide, nature ou parfumé (délicieusement !).
L'entrée du mini-musée se fait à partir de la boutique qui sent bon elle-même, comme toute boutique qui vend du savon et des savonnettes, mais dès que l'on franchit la porte du musée, on est plongé dans une odeur enivrante, aussi suave que celle du pain qui cuit, l'odeur du savon de Marseille frais !
Quand on est du Sud, c'est impossible de ne pas avoir des quantités de souvenirs d'enfance liés à ce cube vert, trop gros pour les petites mains, et qui nettoyait efficacement toutes les traces, et les taches !
A peine passée la porte, on tombe sur un objet vraiment insolite :
Un cube de savon d'un mètre-cube créé pour le Guinness des records de 1998 |
Le rez-de-chaussée du musée reconstitue l'histoire de la savonnerie, avec des outils de chaque époque, et des objets liés au savon. D'après Wikipédia, la formule du savon de Marseille, qui existait depuis le moyen-âge, et était très prisé, a été réglementée au XVIIe siècle. En 1688, Colbert passe un édit limitant l'utilisation du nom « savon de Marseille » aux
savons fabriqués à l'huile d'olive dans la région de Marseille.
Historiquement, une teneur de 72 % en masse d’acides gras était garantie
dans le savon de Marseille traditionnel, uniquement préparé à partir
d'huile d'olive. Maintenant, sauf précisé, c'est un mélange d'huile d'olive (il y a un savon de toilette 100% huile d'olive) et d'autres huiles, mais pas de palme
Des blocs de savon avant le découpage |
Un moule dit "tulipe" pour le marquage sur toutes les faces |
Des marques à frapper, en bois de buis |
Lessiveuses et planches à laver |
Puis, on monte à l'étage par un escalier d'usine, agrémenté d'affiches publicitaires anciennes
Romane dans l'escalier |
Affiche montrant trois messieurs regardant de la lingerie qui sèche avec un air grivois |
A l'étage, c'est la salle des "mises", là où on coule le savon brûlant qui a été longuement lavé à l'eau salée pour éliminer la soude et les impuretés, dans de grands moules en pierre sur le sol, les mises, où il va sécher avant d'être découpé en blocs, puis en barres, et finalement, en cubes
Les blocs de plusieurs kilos |
La goulotte qui remplit les mises |
A travers une fenêtre, l'immense cuve où les ingrédients (huiles et soude) sont chauffés et brassés |
La boutique est ravissante, avec beaucoup de choix pour le ménage et la toilette
Pour ceux qui veulent faire leur lessive eux-mêmes, chutes de savon au poids |
La sélection que nous avons ramené à la maison pour tout le monde |
Il reste une demi-douzaine de savonnerie en activité à Marseille et Salon de Provence, il faut bien vérifier que l'on achète du vrai savon de Marseille, toujours radical contre les taches, car l'appellation n'est pas une AOC, juste un mode de fabrication et la matière grasse peut tout à fait être du suif, si rien n'est précisé ! Bonus, on peut le stocker dans une armoire à vêtements : il a des propriétés antimites !
Le site de Marius Fabre pour une histoire plus complète (https://www.marius-fabre.com/fr/)
Je ne connais pas cette entreprise, mais j'avoue que j'aimerai la voir.
RépondreSupprimerJe suis du sud, et j'ai été élevée dans les odeurs du savon de Marseille, mes grands parents étaient grossistes en huiles et savons à Marseille...J'ai encore quelques cubes avec la marque de mongrand père, qui s'appelait "la Brême" c'était un poisson..
Il y avait des dizaines de marques différentes de savon de Marseille, avant que le savon au suif (berk !), lui fasse concurrence ; si je retourne au musée, je regarderai s'il y a des reclames pour "La Brême" dans l'exposition
SupprimerMerci pour la visite !
RépondreSupprimerC'est bien dommage que l'on ne puisse pas transmettre l'odeur !
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