mercredi 5 juin 2024

Souvenirs de l'Exposition Coloniale

Les éléments de ma collection de cellulos, se traquent bien plus sur les sites de vente que dans les vide-greniers, et je furète tous les jours sur un célèbre site, evilBay comme le nomme Françoise (Moumoudolls) ! 
C'est comme ça que je suis tombée sur une énormité en dépit de sa taille : ce petit SIC de 6,5 cm, vendu 850 € ; huit cent cinquante euros ! Je crois que même un Asiati de grande taille, neuf et en vêtements d'origine ne pourrait pas faire ce prix, peut-être le mythique Mulâtre (qui doit être un prototype) ! J'ai été tentée de contacter la vendeuse pour lui demander s'il s'agissait d'une erreur de virgule, mais si c'était le cas, ça n'améliorerait guère ses chances de le vendre : 85 € serait bien trop cher également. 

 


D'autant que son poupon ne date pas du tout de 1902, comme l'indique la description : c'est un Baby modèle créé en 1920, et les vêtements en papier d'inspiration vaguement asiatique le désignent comme un article peu cher. Les pieds nus peints en noir, indiquent mieux qu'une étiquette, sa nature de poupée folklorique.
Je le ferai dater de 1931, une des innombrables poupées souvenir prévues pour l'Exposition Coloniale - encore elle ! L'habitude de ramener une poupée folklorique des endroits que l'on visitait existait déjà depuis longtemps, et l'avènement des congés payés, en 1936, l'a fortement développée (et pendant très longtemps, l'industrie d'habillement des poupées folkloriques a donné du travail à domicile aux femmes, qui ont eu ainsi, un peu plus d'émancipation)
L'Exposition Coloniale, qui prétendait offrir un tour du monde sur quelques hectares, se devait d'offrir aussi des souvenirs de tous ces pays. La création de l'Asiati et du Négri, était liée à cette vague exotique, et en tant que derniers modèles, ils étaient trop couteux pour des souvenirs ; mais des poupées un peu plus anciennes, et toutes petites, comme le Baby de la SIC figuraient à moindre frais, les habitants de ces lointains pays...

Voici, parmi mes poupons de la même époque, ceux dont je pense qu'ils viennent des boutiques de souvenirs de cette exposition


Le petit groupe est présenté dans un parce en bois léger d'à peu près la même période

 
Deux Baby de la SIC (7 cm) vêtus de rubans

 

Deux Baby de la SIC (7 cm) vêtus de raphia

Un Petitcollin (9 cm) vêtu d'un reste de pagne en papier. Ses anneaux d'oreilles sont un simple fil de laiton, et il devait porter une coiffure

Encore plus typique, ce Petitcollin de 15cm, vêtu d'une tenue en peau de serpent ; on avait l'exotisme subtil à l'époque ! Je suis sûre que lui est un authentique souvenir, car j'avais raté son jumeau aux enchères, jumeau qui contrairement au mien n'avait pas perdu une étiquette collée sur son ventre, affichant fièrement "Souvenir de l'Exposition Coloniale de Paris", chose qui m'a toujours paru improbable, puisque si on achète un souvenir d'un endroit visité, c'est parce qu'on lie soi-même l'objet à l'endroit ; mais ça n'a visiblement pas toujours été ce mode de pensée : d'innombrables objets peuplant les brocantes attestent qu'un souvenir ne pouvait en être un, que s'il portait l'estampille "Souvenir de Plou-les-ajoncs" *



* Petite devinette : qui pourra me dire dans quoi est mentionné la ville - fictive ! - de Plou-les-ajoncs ?

11 commentaires:

  1. Je verrais bien cette ville fictive dans les aventures de Bécassine.
    Martine

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  2. Autre solution : La famille Fenouillard.
    Martine

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  3. Plou-les-Ajoncs : J'aurais bien pensé aussi à Bécassine... ^^
    Quels jolis petits trésors historiques tu possèdes là !
    Moumoudolls

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  4. Bécassine est aussi mon idée, mais pas certaine du tout !
    De jolis modèles présentés, c'est une belle collection...
    Bonne journée.

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  5. Bécassine, personnage pour lequel j'ai une grande affection, est née à Clocher-les-bécasses. Plou-les-ajoncs, célèbre pour son andouillette, est une ville qui joue un grand rôle dans l'excellent roman de Nicole de Buron : "C'est quoi ce petit boulot ?". Je ne peux que recommander la lecture de toute l'oeuvre de Nicole de Buron : des histoires hilarantes et écrites avec style, c'est toujours agréable à lire !

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  6. Les petites poupées souvenirs bon marché sont peut-être plus rares que les poupées plus chères, car elles semblent plus fragiles, mais elles ont beaucoup de charme.

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    1. Oui, elles étaient en celluloïd très fin, et parfois peintes à la hâte ; même chez les folkloriques, il y a plusieurs niveaux de qualité, je le vois souvent

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  7. Cette vendeuse mériterait que tu lui fasses un petit cours...Son prix est exorbitant ! Mais peut-être est elle persuadée de détenir un trésor... Merci en tous cas toujours un grand bonheur de te lire...😃

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    1. Oui, des fois il y a des vendeurs qui traduisent automatiquement "très vieux" par "très cher", par optimisme ou naïveté. Mais il y a aussi la catégorie "Sur un malentendu, ça peut passer...", qui ignorent les messages leur disant la marque et la vraie valeur de leur poupée et qui sont en bordure de la malhonnêteté...

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  8. Je trouve aussi beaucoup de charme à ces petits poupons en celluloïd mais la vendeuse a dû trop s'exposer au soleil pour afficher un prix pareil 😊!
    Je me confronte souvent à ce type de vendeur qui, pour justifier le prix élevé me disent vous comprenez, c'est corolle, c'est ancien, c'était à ma mère ...
    De nombreux vendeurs sont loin d'avoir les pieds sur terre !
    Bon week end

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  9. La marque Corolle a bien pris du galon depuis quelque temps ! Les prix montent ; mais jamais autant que les vendeurs le voudraient !

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