Cela fonctionne très bien je pense, chez ceux qui ont au moins un fond de pragmatisme, mais pas chez moi car je possède à la place, une affection pour les objets à un point pas bien loin de l'animisme ; notion pour laquelle j'ai la plus grande sympathie !
Je l'ai déjà lu plusieurs fois pour essayer de me pénétrer de son enseignement, avec pour l'instant des résultats timides, mais je persévère : d'une part, il devient de plus en plus difficile d'acheter livres ou objets de mes collections quand étagères et placards sont aussi bourrés que des oreillers, et d'autre part, c'est difficile de faire un blog sur les poupées en les décrivant de haut en bas, en guise d'illustrations, parce que l'appareil-photo ne se montre toujours pas !
Je mets un extrait que j'aime bien (et qui m'a fait penser à Isa !) ; page 55
" J'ai aussi chez moi un service à thé verdâtre, dont les tasses, en forme de coquilles d'escargots, semblent avoir été dessinées par un artiste des années 30 sous acide. Je ne sais plus comment ni pourquoi, j'ai accepté de les acheter à un ami pour le prix absurde de 80 euros. Il fossilise dans un placard, ou plutôt plusieurs placards, car les tasses n'étant pas emboîtables, il s'étale sur une étagère entière. Pourquoi ai-je tant de mal à m'en débarrasser ? Certainement parce que j'ai du mal à admettre que j'ai gâché 80 euros. J'ai pourtant, après mûre réflexion, trouvé mille et une façons de dépenser bêtement 80 euros : un PV, des frais bancaires, une assurance inutile, un changement de billet de train... Et puis balancer quelque chose que j'ai déplacé avec soin de déménagement en déménagement, ce serait reconnaître que toutes les migrations que je lui ait imposées n'avaient en fait, aucun sens. Page 55
PS : le bouquin de Guillemette Faure coûte 17,50€, et il m'a fallu le commander, mais actuellement, on peut le trouver en occasion sur Vinted ou Leboncoin, pour un petit prix
Guillemette Faure |
L'extrait du livre est très amusant. Je connais des collectionneurs qui gardent tout, ne peuvent rien jeter ou faire circuler, et je me suis aussi demandé la ou les raisons de ce comportement. J'ai l'impression que pour eux, les objets sont une projection d'eux-mêmes, ils font partie d'eux et les voir partir serait comme se priver d'une partie de leur corps. Pourtant, ils oublient qu'ils ont tel ou tel objet ou ne savent plus où il est rangé. Mais une fois retrouvé, il est quasi impossible pour eux de s'en séparer. L'objet et eux ne font qu'un.
RépondreSupprimerOui, c'est un peu ça le problème avec les objets : même être étouffé par eux ne rend pas forcément le fait de s'en débarrasser plus facile !
Supprimeren fait, on ne garde pas tout, je prends mon exemple, je donne beaucoup, je fais circuler. Je ne garde que ce que j'aime beaucoup. J'ai vidé la maison de mes parents, on a fait un vide-maison avec des prix pour que ça parte, une remorque pleine pour dix euros, une voiture en panne, pour cinquante...Moralité, je n'applique pas le "ça peut me servir" mais le "ça doit servir à d'autres. Je mets devant chez moi ce que je donne, et ça part.
RépondreSupprimeraprès réflexion, ce que j'ai le plus de mal à donner, ce sont mes plantes, boutures, semis, parce que c'est vivant et ça craint si la personne ne s'en occupe pas.
RépondreSupprimerOui, ça c'est logique : le vivant doit avoir des règles différentes ; le problème, c'est quand on s'attache aux objets autant qu'au vivant ! Donner ne me pose heureusement pas de problème, mais seulement quand je pense que l'objet sera apprécié (ou que je l'espère !), mais j'ai beaucoup d'objets légèrement abîmés, ou dépareillées, des livres un peu usés, et j'ai du mal avec le fait qu'il risquent d'être détruits. Mention spéciale pour les vêtements, avec la crainte qu'ils finissent sur une décharge géante !
RépondreSupprimerlivres usés ? normal, je relis l'étranger tous les ans, tu verrais l'état de ma version, mais c'est ça l'important, que l'objet soit apprécié mais ça tu ne peux le savoir que si tu connais très bien la personne.
RépondreSupprimerJe ferais une photo d'un super cadeau, il n'y a que moi qui pouvait aimer !
Qu'il est dur de se séparer de ce que nous aimons, pour faire de la place....Je donne aussi facilement, et de plus en plus facilement en vieillissant !
RépondreSupprimerTu sais si une c'est un bonheur de te lire,,! Tes récits sont divinement bien écrits et intéressants, merci!
Merci ! Je m'applique en me souvenant des blogs Skyrock, et des nouveaux qui se sont reconstruits : c'est vraiment chouette de pouvoir discuter avec des collectionneuses qui ont de si belles choses !
SupprimerJ ai le même GROS problème, je mets du sentiment partout et ne peux me séparer du moindre objet , vêtement , bout de papier qui a été au contact d une personne aimée et disparue Tout devient sacré J ai bcp de mal à me raisonner .J agis par etapes , je mets de côté durant un " certain " temps avant de donner , la plupart du temps à Emmaus , mais qd je vois comment ils maltraitent la marchandise ça ne me motive pas bcp ...
RépondreSupprimerOui, ils sont débordés eux aussi, et ils sont si populaires que ca tourne un peu à l'industrie ! C'est pareil pour la Ressourcerie qui a ouvert à Toulon, il y a juste deux ou trois ans : ils reçoivent tant de dons qu'ils jettent beaucoup maintenant...
Supprimer