mercredi 24 avril 2024

Ça peut toujours servir


Je voulais faire une page sur les baigneurs Anel, sachant que j'avais des photos toute prêtes dans la mémoire de mon appareil-photo, mais quand j'ai ouvert la boîte où je pensais qu'il était, il n'y était pas (et il est toujours porté disparu) ! Mon côté écureuil avait encore frappé : je range, et j'oublie où je mets les choses ! 
En vérité, ce jeu de chaises musicales que je fais jouer à mes affaires, n'est qu'une tentative désespérée de gagner de la place, et comme me le disent mes filles, ça améliorera peut-être mes performances à Tetris, mais la seule manière d'obtenir plus de place est de trier, et retirer des objets. 

Mon rapport aux choses est problématique, mais j'ai récemment trouvé un livre sur ce que j'ai longtemps cherché : un livre qui explique POURQUOI les gens qui gardent tout comme moi, eh bien, gardent tout ! 
Parce que les bouquins sur le désencombrement, comme celui - célèbre - de Marie Kondo, "La magie du rangement", qui est intelligent et pratique (et très drôle en version manga), expliquent COMMENT faire le tri dans ses affaires, et les ranger, et c'est tout ! 

Cela fonctionne très bien je pense, chez ceux qui ont au moins un fond de pragmatisme, mais pas chez moi car je possède à la place, une affection pour les objets à un point pas bien loin de l'animisme ; notion pour laquelle j'ai la plus grande sympathie !

Le bouquin en question s'intitule "Ça peut toujours servir", de Guillemette Faure ; il s'agit à la base de réflexions sur son expérience. Elle écrit donc à la première personne, mais met aussi en avant de nombreux autres cas. 
Même si le sujet des maisons encombrées ne vend pas à priori, du rêve, et s'il commence par les mots : " A ma mort,..." c'est un bouquin pétillant et très drôle ! 

Je l'ai déjà lu plusieurs fois pour essayer de me pénétrer de son enseignement, avec pour l'instant des résultats timides, mais je persévère : d'une part, il devient de plus en plus difficile d'acheter livres ou objets de mes collections quand étagères et placards sont aussi bourrés que des oreillers, et d'autre part, c'est difficile de faire un blog sur les poupées en les décrivant de haut en bas, en guise d'illustrations, parce que l'appareil-photo ne se montre toujours pas !

Je mets un extrait que j'aime bien (et qui m'a fait penser à Isa !) ; page 55

" J'ai aussi chez moi un service à thé verdâtre, dont les tasses, en forme de coquilles d'escargots, semblent avoir été dessinées par un artiste des années 30 sous acide. Je ne sais plus comment ni pourquoi, j'ai accepté de les acheter à un ami pour le prix absurde de 80 euros. Il fossilise dans un placard, ou plutôt plusieurs placards, car les tasses n'étant pas emboîtables, il s'étale sur une étagère entière. Pourquoi ai-je tant de mal à m'en débarrasser ? Certainement parce que j'ai du mal à admettre que j'ai gâché 80 euros. J'ai pourtant, après mûre réflexion, trouvé mille et une façons de dépenser bêtement 80 euros : un PV, des frais bancaires, une assurance inutile, un changement de billet de train... Et puis balancer quelque chose que j'ai déplacé avec soin de déménagement en déménagement, ce serait reconnaître que toutes les migrations que je lui ait imposées n'avaient en fait, aucun sens. Page 55

PS : le bouquin de Guillemette Faure coûte 17,50€, et il m'a fallu le commander, mais actuellement, on peut le trouver en occasion sur Vinted ou Leboncoin, pour un petit prix


Guillemette Faure



10 commentaires:

  1. L'extrait du livre est très amusant. Je connais des collectionneurs qui gardent tout, ne peuvent rien jeter ou faire circuler, et je me suis aussi demandé la ou les raisons de ce comportement. J'ai l'impression que pour eux, les objets sont une projection d'eux-mêmes, ils font partie d'eux et les voir partir serait comme se priver d'une partie de leur corps. Pourtant, ils oublient qu'ils ont tel ou tel objet ou ne savent plus où il est rangé. Mais une fois retrouvé, il est quasi impossible pour eux de s'en séparer. L'objet et eux ne font qu'un.

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    1. Oui, c'est un peu ça le problème avec les objets : même être étouffé par eux ne rend pas forcément le fait de s'en débarrasser plus facile !

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  2. en fait, on ne garde pas tout, je prends mon exemple, je donne beaucoup, je fais circuler. Je ne garde que ce que j'aime beaucoup. J'ai vidé la maison de mes parents, on a fait un vide-maison avec des prix pour que ça parte, une remorque pleine pour dix euros, une voiture en panne, pour cinquante...Moralité, je n'applique pas le "ça peut me servir" mais le "ça doit servir à d'autres. Je mets devant chez moi ce que je donne, et ça part.

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  3. après réflexion, ce que j'ai le plus de mal à donner, ce sont mes plantes, boutures, semis, parce que c'est vivant et ça craint si la personne ne s'en occupe pas.

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  4. Oui, ça c'est logique : le vivant doit avoir des règles différentes ; le problème, c'est quand on s'attache aux objets autant qu'au vivant ! Donner ne me pose heureusement pas de problème, mais seulement quand je pense que l'objet sera apprécié (ou que je l'espère !), mais j'ai beaucoup d'objets légèrement abîmés, ou dépareillées, des livres un peu usés, et j'ai du mal avec le fait qu'il risquent d'être détruits. Mention spéciale pour les vêtements, avec la crainte qu'ils finissent sur une décharge géante !

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  5. livres usés ? normal, je relis l'étranger tous les ans, tu verrais l'état de ma version, mais c'est ça l'important, que l'objet soit apprécié mais ça tu ne peux le savoir que si tu connais très bien la personne.
    Je ferais une photo d'un super cadeau, il n'y a que moi qui pouvait aimer !

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  6. Qu'il est dur de se séparer de ce que nous aimons, pour faire de la place....Je donne aussi facilement, et de plus en plus facilement en vieillissant !
    Tu sais si une c'est un bonheur de te lire,,! Tes récits sont divinement bien écrits et intéressants, merci!

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    1. Merci ! Je m'applique en me souvenant des blogs Skyrock, et des nouveaux qui se sont reconstruits : c'est vraiment chouette de pouvoir discuter avec des collectionneuses qui ont de si belles choses !

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  7. J ai le même GROS problème, je mets du sentiment partout et ne peux me séparer du moindre objet , vêtement , bout de papier qui a été au contact d une personne aimée et disparue Tout devient sacré J ai bcp de mal à me raisonner .J agis par etapes , je mets de côté durant un " certain " temps avant de donner , la plupart du temps à Emmaus , mais qd je vois comment ils maltraitent la marchandise ça ne me motive pas bcp ...

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    1. Oui, ils sont débordés eux aussi, et ils sont si populaires que ca tourne un peu à l'industrie ! C'est pareil pour la Ressourcerie qui a ouvert à Toulon, il y a juste deux ou trois ans : ils reçoivent tant de dons qu'ils jettent beaucoup maintenant...

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Max Beuster

Extrait du livre Celluloids de Anne Sitz Au début des années 2000, quand j'ai réussi à me procurer ce bouquin de références sur les poup...