dimanche 25 mai 2025

Mireille

 

Pour la fête des mères, une photo de la mienne, Mireille, à l'âge de 4 ans, en 1924.
Elle porte une robe de tulle brodé qui avait été confectionnée pour sa propre mère au même âge : Félicie, née en 1887.
Ma mère, puis moi, avons conservé ce joli vêtement, que j'ai photographié sur ma plus grande poupée (70cm), qui porte l'ensemble complet 
 


Car il y a une sorte de fanchon, ou de charlotte assortie à la robe, que ma mère avait paraît-il, refusé tout net de porter pour la photo ! Ma grand'mère avait transigé à un gros nœud dans les cheveux !

Ma très belle inconnue est plus conciliante
 
 
Je ne sais rien du tout à propos de cette poupée, sinon qu'elle existe en blanc à l'origine - sur la mienne, la couleur transparaît par endroits - et dans cette seule grande taille. 
Même les sites bien renseignés, comme Paramourdespoupées ou Infopoupées n'en savent pas plus pour l'instant. 
Elle est probablement une poupée d'une des nombreuses fabriques en Europe de l'est ; j'aime énormément son expression très douce...


Sur une des photos en pied, on voit un bout de fesse grise et blanche : voici le reste de la demoiselle, Daisy. D'après notre vétérinaire, qui est spécialisé en ophtalmologie, elle est aveugle de naissance : encore un autre mystère, car elle a 5 ou 6 ans, d'après les estimations, et elle a été trouvée dans la rue. Personne ne l'a cherchée, par affiches ou sur le Net, mais elle n'aurait pu survivre seule ; en plus, elle est très affectueuse...

dimanche 18 mai 2025

Garçonnet Cellba

 
Un seul bras intact et pas de pieds !

Des yeux peints dits "intaglio" : une belle profondeur de regard

 
Il y a des années, au moins 6 ou 7 ans, ce poupon était dans une enchère sur eBay, et j'étais devant l'écran de mon ordi, en regardant le décompte des minutes, puis des secondes, avec mes pensées balançant de "Il est si beau et si peu cher", à "Il est très rare, oui ; mais dans quel état !"
A 8 secondes de la fin, j'ai enchéri, et je l'ai obtenu...
Ce beau garçon est de la société Cellba, une entreprise tout d'abord nommée Schoberl et Becker, qui était une des importantes fabriques de poupées allemandes, avant et après guerre, de 1925 à 1960. 
Je n'ai pas identifié formellement son modèle : l'usine ayant été bombardée à plusieurs reprises pendant la deuxième guerre mondiale, beaucoup d'archives ont été détruites.
La marque des poupées Cellba qui est une sorte de sirène ailée et couronnée, est légèrement différente selon la période ; la sienne le situe avant 1935, et surtout, toutes les poupées noires et mulâtres furent interdites à la fabrication et à la vente en 1933 par le régime nazi. Décidément, les poupées n'échappent pas à la politique !


Le dessin du haut montre le marquage jusqu'en 1935 ; celui du bas ensuite

Le modèle du poupon debout est celui qui se rapproche le plus du mien, mais sa tête n'est pas mobile, et la mèche sur le front est plus volumineuse

Dès son arrivée, je me suis mise à chercher des membres de remplacement, et découvert que Cellba avait fait beaucoup plus de poupons aux jambes courbes que de fillettes et garçonnets aux jambes raides : les pièces détachées étant rares en proportion, forcément ; en outre, le cellulo allemand est en général plus épais et solide que le français, et casse de moins bon cœur, ce qui limite encore les membres récupérés...
La taille, 40 cm, n'est pas des plus courantes non plus, et ce qui m'a fait beaucoup de fausses joies sur eBay.de, c'est la mention "années 40" que les vendeurs indiquaient fièrement pour dater leur poupée, le "40" trompant la fonction "rechercher" (je ne suis pas sûre qu'en tant qu'allemand contemporain, j'aurais tellement voulu mettre l'accent sur ces années-là ! Actuellement, il semble que certains en Europe, aiment visiblement si fort cette période que l'histoire a l'air de bégayer ! Mais je veux éviter la politique dans mon blog : ma tension artérielle n'a déjà que trop tendance à faire du trampoline !)
Bilan de quelques années de recherches : une paire de bras Cellba, de la bonne forme et de la bonne couleur qui à l'arrivée, se sont révélées être de taille 34 ; comment un vendeur peut-il se tromper autant ? En récupérant, sans s'y connaitre, des pièces détachées sur les restes d'une poupée marquée 40, rafistolée pendant la guerre justement, avec les moyens du bord ! 
 
J'ai élargi la recherche à d'autres marques, et finalement trouvé une paire de bras de marque  Maréchal (Nan, je ne ferai pas de blague lourde avec les années 40 !). Il faut les repeindre, et ils sont un peu plus longs et minces que les originaux : les poupées allemandes ont les bras courts ; mais c'est le même diamètre à l'épaule.

Je ne perds pas espoir, une fois que j'aurai bien galéré à installer les nouveaux bras, fraîchement repeints, de trouver un bras gauche parfait...
 
J'ai débuté la rénovation du poupon en transpirant abondamment d'inquiétude : sur ce modèle, la tête est fixée avec un solide ressort à un tube de cellulo épais qui fait un tunnel pour l'élastique (il y a le même pour les bras). Le crochet relié à l'anneau de la tête n'a rien voulu savoir malgré tous nos efforts, il a fallu le couper ; merci à Elise pour son aide et son matériel ! 
 
J'ai utilisé le bras en miettes pour préparer la pâte de celluloïd, mais j'ai eu tort de vouloir redresser le cellulo avec de l'eau très chaude : ça a marché , mais ça l'a blanchi et j'ai dû repeindre
 
Evidemment, vu ma tendance au rangement anarchique, je ne retrouve pas mon papier à poncer japonais ultra-méga-fin-pouêt-pouêt-tralala que j'ai depuis si longtemps qu'il est encore étiqueté en francs, et qui fait du travail impeccable ! J'espère en trouver à la boutique de modélisme, sinon il faudra que j'en commande...
 
Un demi pied en tout et pour tout...

J'avais réfléchi à plusieurs manières hasardeuses pour reconstituer les pieds, par exemple en utilisant une chaussette remplie d'ouate ; mais aucune chaussette dans mn stock n'était vraiment à la bonne taille, et ça faisait des pieds trop gros et mous, sans plante de pied. Ayant constaté que travailler de la pâte de cellulo était moins difficile que ce que je croyais, j'ai récupéré les pieds d'un malheureux Jacky SNF qui s'était littéralement auto-détruit - catastrophe qui n'est pas rare avec le celluloïd de certains SNF ! - et je les ai greffés ! 

L'angle de la photo peut prêter à des commentaires : je sais, je sais...

J'ai également réussi à décabosser le mollet qui avait pris un bon coup : j'en ai été épatée ! En vérité, ça a été ridiculement facile avec le prêt par Elise, très équipée, de son décapeur thermique ; j'ai ramolli l'endroit du choc, et j'ai soufflé dans la jambe en me servant d'un vieux bout de paille en plastique qui protège la pointe d'un pinceau fin !



J'ai fini ma réparation, et en empruntant à Colette (pas la poupée !) une expression que j'aime beaucoup : je suis fière comme un pou sur ses pattes de derrière ! 
 


 
Pourtant, il n'y a pas de quoi : l'encolure est un peu plus droite et n'a plus tous ces trous et ces fissures, mais ils sont remplacés par des cicatrices ! Ensuite, le pauvre gars est loin d'avoir les patounes les plus belles du département, ni les bras : ils sont couverts de traces de pinceau, et la couleur n'est pas uniforme (je n'ai pas encore osé emprunter le très précieux aérographe de Elise), sans oublier que mon vernis satiné, en séchant, s'est révélé trop brillant ! 
Globalement, il vaut mieux ne pas zoomer !
J'ai remonté toutes les pièces en remplaçant le ressort par du cordon élastique, mais en gardant les crochets. Les bras ne sont pas parfaitement plaqués car le "tunnel" de l'élastique dépasse un peu et les nouveaux bras sont moins creux au niveau de l'attache. Les jambes tombent mal aussi, mais là, c'est d'origine : j'ai l'impression que pour les premiers modèles à jambes droites de chez Cellba, ils ont gardé le même corps que pour les jambes courbes, et la jambes ne s'adapte pas très bien surtout si on veut assoir la poupée.
 
Pour camoufler tout ça, je lui ai cousu un pyjama en adaptant un kit de Jaimeuze52 pour Françoise de M&T, et des pantoufles de feutrine qui ont été une plaie à faire, défaire, refaire (et qui ne sont même pas réussies)



 
Le mini doudou qui l'accompagne avait tout d'abord été posé dans mon berceau, et plus tard, je l'ai baptisé Christine-Chien, du nom d'une amie de mon âge que j'aimais beaucoup (c'est toujours le cas) ; le fait que Christine soit un prénom féminin, et mon chien non, ne m'a jamais dérangée (ni lui, apparemment ) !

En quelques secondes, la feutrine des pantoufles a attiré tous les poils de chat du secteur !
 

Christine-Chien est bien un peu mangé aux mites, mais je n'ose pas intervenir...


jeudi 1 mai 2025

A bicycletteuuu !!!

 

Mon vélo bien-aimé (garé devant la reserve de litière de l'asso !)

Avant d'avoir mes enfants, je circulais en vélo, partout et tout le temps : j'étais une véritable centaure de bicyclette, avec des mollets en béton et une détermination encore plus solide. 
Quand mon aînée est née, j'ai continué en l'installant un siège enfant, mais avec la deuxième, j'ai renoncé, je suis passée à l'auto, et j'y suis restée, d'autant que deux autres petites, une famille recomposée, ainsi que beaucoup de chats, un chien et d'autres animaux, se sont ajoutés à l'équation ; il n'existait pas encore ces formidables remorques à remplir d'enfants ou de chats dans leur cage de transport...
 
Au fil du temps, l'autonomie de tout le monde, le fait que bien des choses autour de moi étaient à portée de vélo, que je devais faire du sport, et que le prix de l'essence s'indexait sur celui du champagne, a eu raison de ma paresse, et j'ai repris le vélo, cahin-caha...
Trente ans et vingt kilos de plus ont rendu mon redémarrage laborieux, mais la liberté était juste au tournant ! 
 
Une amie m'a donné un vélo, hélas pas très adapté à ma taille ; alors j'ai trouvé un vieil engin, millésime années 80, sur Leboncoin, qui semblait en bon état...

Néanmoins, quelques temps après l'avoir acquis, je me suis aperçue son freinage était devenu réticent ; si cela avait concerné l'auto, j'aurais été chez le garagiste dans la minute, mais en vélo, les risques d'aplatir un piéton étant faibles, j'ai donc traîné les pieds à réparer ça, jusqu'à découvrir que quand certaines conditions étaient réunies : bonne pente et grosse averse, mon vélo ne freinait, eh bien... plus ! 
Je suis quand même arrivée en bas de ladite pente en un seul morceau, et j'ai pris RdV chez Pharmacycles, une super association de cyclistes, installée dans une ancienne pharmacie dans le centre ville de Toulon. 
 
Devant l'atelier, les vélos à restaurer vendus par l'association à un prix associatif

L'asso gère un atelier participatif : on répare son vélo soi-même, avec les outils et conseils des bénévoles (et un bon coup de main pour desserrer les écrous grippés !) ; s'il faut remplacer des pièces, on peut en acheter, souvent d'occasion, sinon à prix coûtant.
 
Pas très grand, mais très bien agencé

Mon vélo accroché au pied d'atelier, ce qui change tout en matière de réparations !

On trouve des passionnés de vélos rapides et très légers, au langage techniquo-hermétique, des restaurateurs de vélos vintages, parfois très anciens, et des cyclistes du quotidien, comme moi...
 
Un air de vieille pompe à essence, la pollution en moins !
 
Tous peuvent profiter de la pompe en libre-service pour regonfler les pneus, et pour requinquer le moteur, il y a un petit café associatif à côté, avec boissons et gâteaux ; mais il était encore en travaux quand j'ai pris les photos !

L'adhésion annuelle à l'association ne coûte que 20€, c'est une adresse à recommander à tous les cyclistes toulonnais et des alentours !

Mireille

  Pour la fête des mères, une photo de la mienne, Mireille, à l'âge de 4 ans, en 1924. Elle porte une robe de tulle brodé qui avait été ...