samedi 13 juillet 2024

Sauvetage(s)


Un soir, il y a une quinzaine de jours, Coline était sortie récupérer la chatte Sydney qui, comme une princesse au petit pois moustachue, exige que l'on vienne la chercher sur son muret presque tous les soirs d'été, et qu'on la ramène cérémonieusement dans la maison en la portant, mais elle est revenue avec une toute autre créature !
Elle l'a trouvé sous mon auto garée dans la rue devant la maison. Son attention a été attirée par Megushi, dite Meg, qui reniflait de loin un petit truc. 
C'est heureux que ce soit Meg qui l'ait trouvé, car c'est une chatte extrêmement méfiante, qui ne toucherait pas même du bout de la patte, quelque chose qu'elle ne connait pas ; même un truc d'aspect inoffensif qui ressemble à un rouleau de printemps mal préparé ! 

 

Meg prenant le frais dans la salle de bain

On s'est demandé un moment comment cette mini-chose avait pu atterrir sous l'auto, sans un arbre à proximité, ni la moindre blessure ; puis, j'ai réalisé qu'une famille de moineaux avait probablement fait son nid DANS la gouttière, sous le toit, et que le tuyau de descente des eaux arrivait à quelques centimètres de l'endroit où il a été trouvé ! 
Impossible de le remettre dans le nid, ou à coté : même si la maison n'a qu'un étage, elle est très haute ! A l'époque, un plafond qui n'était pas à 3m, 3m50, c'était celui d'une cave ! Personne ne se sentait d'escalader une échelle jusqu'au toit, en se tenant aux barreaux d'une main, et cramponnant l'oisillon dans l'autre !

Carton, serviette, lampe chauffante (on s'est équipé il y a quelques années, quand on trouvait des hérissons orphelins quasiment par paquets de douze ; on n'en trouve plus, et ce n'est pas bon signe...) ; et Internet. 
Elise a identifié un moineau en quelques clics, à nourrir de croquettes détrempées en attendant mieux. Le mieux étant de la pâtée... en rupture de stock dans la grande surface spécialisée ! On a fabriqué un ersatz en pilant des vers de farine séchés dans un mortier avec un pilon - reliques familiales hors d'âge - à mélanger ensuite avec du jaune d'œuf dur. 
Pas l'idéal, mais suffisant pour un début : le piaf a grossi et est passé de quatre plumes en tout, à un joli plumage avec rémiges et tentatives de vol.

Heureusement au bout de dix jours d'élevage - dans une maison remplie de chats ! - on a pu enfin le confier à une clinique vétérinaire de La Crau, une ville à quelques encablures de Toulon. Cette clinique centralise les oiseaux sauvages ayant besoin d'aide, avant qu'ils soient acheminés par des bénévoles au Centre de la faune sauvage le plus proche et pourtant au Diable Vauvert, à Buoux, à120 km de Toulon (Vauvert existe aussi, mais pas vraiment à côté !)
Il partait le lendemain en compagnie de six martinets d'âges divers, une très jeune chauve-souris, et deux bébés hiboux ! Je me suis retenue de demander à les voir, mais des bébés hiboux !

Pour rester dans les bestioles non mammifères, j'ai aussi rencontré ce superbe scarabée rhinocéros en remontant ma rue en vélo. Après une belle estoumagade (grosse émotion), car j'ai bien failli lui rouler dessus, je l'ai ramené dans le jardin. C'est un mâle, d'après Wikipédia, donc dommage pour avoir des bébés, mais c'est la première fois que j'en voyais un !
 

Belle bête ! (j'ai de grandes mains en plus !)

"Une-Sydou-sur-un-mur..."


Max Beuster

Extrait du livre Celluloids de Anne Sitz Au début des années 2000, quand j'ai réussi à me procurer ce bouquin de références sur les poup...